Sans être un grand fan de cette S.F. qui fait peur j’avais, comme tout le monde j’imagine, été plutôt marqué par ma première vision d’Alien. Depuis la carrière de Ridley Scott a connu des hauts et aussi pas mal de bas et il semble vouloir se réapproprier la saga Alien, avec Prometheus d’abord et avec ce Alien Covenant qui nous intéresse aujourd’hui.

Alien(s) Origins

Plus Ridley Scott avance dans ses visions de la saga Alien, plus il me fait penser à Arthur C. Clarke et sa série de romans consacrés à Rama. Comme Clarke, on dirait qu’il se sent obligé en vieillissant d’éclairer les zones d’ombres d’une oeuvre qui n’en avait pas besoin et qui ne trouve pour le faire qu’une solution à base de prêchi-prêcha religieux et philosophique, quitte à en oublier les bases de l’oeuvre.

Ce problème, déjà présent dans Prometheus, est de nouveau au cœur de Covenant. Pour moi, les bases d’Alien, celles posées par Ridley Scott lui-même donc, c’est un huis clos entre des humains et un monstre incroyablement mortel. Ca, vous allez le retrouver dans les 15 dernières minutes du film. Le reste va être une longue réflexion sur la création, entrecoupée de morts sanglantes.

Parce que oui, de ce côté, Covenant rempli son contrat. Le problème, c’est que c’est souvent aux dépends de personnages dont on se fout royalement du sort tant le film ne prend pas la peine de leur donner un peu de consistance. C’est de la chair à pâté, uniquement destinée à servir les expériences de création d’alien de David, seul rescapé de Prometheus. Avec tout ce que ça implique comme comportements totalement idiots de la part d’une équipe sensée être apte à coloniser une autre planète. Mention spéciale au capitaine.

C’est peut-être au final ce que je regrette le plus dans ce Alien Covenant. Jamais le film ne parvient à nous donner ces scènes et personnages forts qui resteront dans les mémoires. Ridley Scott allant jusqu’à nous proposer une version Alien d’une scène de Jurassic Park impliquant des hautes herbes et un adversaire très rapide. Ca fait de ce Alien Covenant une oeuvre potable mais décevante dans le cadre de la saga à laquelle elle tente d’appartenir.