Au début de mon histoire de joueur PC, j’avais une vision très décevante du jeu vidéo français. Celle de jeux artistiquement réussis mais décevants sur le reste. Puis cette impression s’est dissipée, dans le sillage des productions d’Ubisoft. Pourtant, quand j’ai vu pour la première fois Remember Me, cette vision m’est revenue en mémoire. À tort ou à raison ?

Le point sur l’histoire

Nous sommes en 2084, la technologie de stockage et transfert de mémoire est devenue courante dans la société. A nouvelle technologie, nouvelle criminalité comme les chasseurs de mémoire par exemple. Nilin, notre personnage, était l’un d’entre eux. La meilleure, jusqu’à ce qu’elle finisse en prison, privée d’une bonne partie de sa mémoire. Grâce à l’aide d’Edge, le mystérieux leader d’un groupe de terroristes, Nilin s’évade et commence à aider Edge dans ses actions, tout en cherchant ses souvenirs perdus.

2014-03-20_00001

Remember Me ou le retour de la french-touch

Le premier truc qui frappe lorsqu’on parcourt Remember Me, c’est le soin apporté à l’univers. D’un point de vue purement visuel, parcourir Neo-Paris est un délice pour les yeux. Les bas quartiers comme la ville haute sont bien détaillés et les indications destinées à guider le joueur s’intègrent dans une réalité augmentée qui colle tout à fait à l’univers. De la même manière, on trouve une identité visuelle propre dans certains combats de boss ou dans les remix de mémoire, l’un des éléments importants du jeu.

Hélas, si le boulot est visuellement soigné, il est aussi terriblement dirigiste et ne permet que peu d’exploration ou d’interaction. On comprend ainsi très vite que si le chemin « normal » du jeu est à droite mais qu’un passage vers la gauche est disponible, c’est qu’il y a un objet caché à découvrir de ce côté. Un peu frustrant.

2014-03-09_00007
Le level design résumé en une image

Et le gameplay alors ?

Remember Me rejoint la longue liste des jeux un peu hybride, alternant entre séquences de plateforme assez basiques et phases de combat. Concernant celles-ci, Dontnod mettait en avant la possibilité de créer ses propres combos. La réalité est toutefois un peu plus nuancée. Ainsi les combos sont prédéfinies et en nombre très réduites (4 pour l’intégralité du jeu), seuls leurs effets sont laissés au choix du joueur, parmi 4 effets possibles : dégâts, soins, diminution des cd des capacités spéciales et un plus spécial, qui amplifie l’effet qui le précède dans la combo.

Si le système peut paraître assez basique, les combats se révèlent finalement plus intéressant que prévu, la variété des ennemis et leurs capacités, la nécessité d’esquiver régulièrement pour ne pas casser un combo et l’utilisation intelligente des pouvoirs spéciaux de Nilin rend les combats assez sympathique, surtout dans la seconde partie du jeu.

2014-03-17_00002

Malheureusement, les boss souffrent de l’effet inverse. Je les ai trouvé chiants et inintéressants. La plupart d’entre eux mettent l’accent sur la bonne utilisation des pouvoirs de Nilin. Qui possèdent de longs temps de recharge, que l’on peut certes raccourcir mais tout de même. Trop de combats de boss se résument à utiliser un pouvoir et attendre qu’il se recharge pour l’utiliser à nouveau. On a déjà vu plus fun.

Alors, il est bien ?

Dans l’ensemble, Remember Me est un jeu sympa qui n’a probablement pas eu le succès auquel il aurait pu prétendre. Il n’est pas exempt de défauts, il frustrera probablement certains joueurs qui espéraient mieux devant les annonces précédant la sortie (les combos, les remix de mémoire qui sont peu nombreux et pauvres en possibilité) mais j’ai passé un bon moment à suivre le scénario et les aventures de Nilin.

Et je ne peux que me demander ce qu’aurait donné un projet de ce genre soutenu par une licence comme Ghost in the Shell.


7/10


J’ai aimé

  • Neo-Paris est visuellement très réussi
  • Le système de combat et de combo
  • Nilin

Je n’ai pas aimé

  • Un level-design en couloirs
  • Les boss ratés
  • Les remix mémoriaux trop pauvres