Les TFGA, c’est un peu la série Netflix du jeu vidéo. Le truc excellent qui compte peu d’épisodes et dont on attend avec inquiétude de voir si oui ou non une nouvelle saison va voir le jour. Pour cette nouvelle saison, Alex Effect change de formule mais pas de principe et débute avec un thème à haute teneur en troll potentiel. Hype et déraison pour reprendre son excellent jeu de mots.

Petit préambule, j’avais déjà un peu abordé le thème de l’overhype dans un précédent TFGA. Pour éviter la répétition et parce que j’avais un peu abusé des trolls à l’époque, ce TFGA sera celui de l’auto-critique. Place à 5 jeux pour lesquels je me suis auto-hypé avant de connaitre un retour sur terre plus ou moins douloureux. Et plus ou moins volontaire.

1. Star Wars : The Old Republic

Pourquoi ?

Je suis un gros fan des Knights of the Old Republic. Du second encore plus que du premier. J’ai retourné ces jeux de nombreuses fois, prenant un plaisir fou à jouer une pure ordure (ce que j’ai généralement beaucoup de mal à faire dans les RPG). Alors quand j’entends MMO + licence Star Wars + univers des KotOR + Bioware, j’ai des étoiles plein les yeux. En plus, ça tombait vachement bien, j’avais quitté WoW quelques semaines avant la sortie du jeu.

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Les cinématiques envoyaient. Plus que le jeu.

Au final :

J’ai tenu deux mois. Je n’ai monté qu’un seul personnage au niveau max avant de me dire que toutes les promesses du jeu sont peut-être également les principales raisons de son échec. Avec ce constat terrible : est-ce que les gens qui ont fait ce jeu ont déjà joué à un MMO avant ? Un moteur pas adapté, pas d’impact du côté clair/obscur sur l’histoire, des combats spacieux en mode rail shooter et surtout un monde terriblement statique, plombé par des écrans de chargement multiples. J’aurais pourtant du le voir venir puisque le Bioware en développeur était en fait Mythic, déjà responsable du gâchis du MMO Warhammer. Sans oublier cette mythique réponse à une question d’un journaliste lors d’un E3 « que pourra faire le joueur une fois niveau max ? il aura encore 7 magnifiques histoires de classes à découvrir ».

2. The Crew

Pourquoi ?

La première promesse du jeu avait quand même de quoi appâté le chaland à la recherche d’un jeu de caisse arcade en open world. Avec les US comme terrain de jeu, j’ai vraiment crû qu’Ubisoft essayerait de faire son « Forza Horizon » à lui. Ou au moins de reproduire un Test Drive Unlimited plus moderne.

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Au final :

J’ai eu mes premiers doutes dès l’open beta. Voir que le jeu mettait clairement la voiture comme l’avatar du joueur et pas le personnage, avec ce que ça impliquait en terme d’évolution (vous n’améliorez pas le skill de votre personnage, vous améliorez la voiture) et le scénario digne d’un mauvais Need for Speed étaient des signaux d’alerte. Confirmation lors de la sortie du jeu final où on retrouve toute la capacité de nuisances d’Ubisoft dans l’open world et surtout un carte des USA où tu n’as rien à faire en dehors de la progression de la quête scénaristique. Oui, tu peux te taper New York – Los Angeles par la route, mais si c’est pour n’avoir rien à faire à l’arrivée parce que ta voiture n’a pas le niveau ? Fait chier, Ubi.

3. Deus Ex : Invisible War

Pourquoi ?

C’est le premier véritable exemple de hype dont je me souviens. J’avais adoré le premier Deus Ex, un jeu qui t’offrait des possibilités énormes pour résoudre les situations auxquelles tu devais faire face. Alors l’annonce du deuxième épisode avec la même équipe, on espérait un jeu encore plus gros et réussi. J’avais juste oublié un détail.

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Vous l’aviez oubliée, cette interface dégueulasse, avouez…

Au final :

Je n’ai même jamais fini le jeu, ce qui n’était pas aussi courant à l’époque pour moi que ça ne l’est aujourd’hui. La faute à des niveaux minuscules qui rendaient les chemins d’accès super évident et à une histoire dans laquelle je ne suis jamais entré (surement parce que les trop nombreux temps de chargement n’aident pas pour l’immersion). La faute aux consoles diront certains.

4. Neverwinter Nights

Pourquoi ?

Parce que Bioware et qu’on sortait de l’époque Baldur’s Gate. NwN, c’était l’annonce d’un véritable outil pour faire du jeu de rôle sur ordinateur, et en 3D s’il vous plait. Vu le niveau atteint par Bioware les années précédentes, j’en attendais forcément beaucoup.

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Au final

Une déception, même s’il faut être honnête, Bioware a fourni ce qui avait été annoncé au départ : un outil pour créer ses propres campagnes. Le problème, c’est que le contenu solo fourni avec le jeu a été aux antipodes de ce à quoi on avait été habitué par Bioware. On sent clairement que Bioware ne l’avait pas prévu et en a balancé un parce qu’il le fallait. Au point qu’aujourd’hui encore, je retiens plus de Neverwinter Nights ses modules fait par les fans et pour ses extensions que pour la campagne solo de Bioware.

5. Half-Life 2

Pourquoi ?

Je vais me faire des amis avec ce choix. J’avais adoré le premier Half-Life, sûrement l’une des plus grosses claques en terme d’immersion dans un FPS à l’époque. HL², avec toutes ses mésaventures pré-lancement, je l’ai donc attendu comme le messie, espérant revivre la même surprise. Raté.

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Un exemple de séquence beaucoup trop longue

Au final

J’ai décroché de Half-Life 2 terriblement vite. Entre séquences en véhicules trop longues, certaines zones dont on se demande encore ce qu’elles viennent faire dans le jeu (oui, c’est à toi que je pense Ravenholm) et autres déboires du même genre, Half-Life 2 a complètement échoué dans sa mission de me pousser à aller plus loin. Le jeu est une horreur en terme de rythme. Half-Life premier du nom avait été une petite révolution, le deuxième semblait déjà dépassé par les sorties de jeux comme Medal of Honor ou Call of Duty.

Bonus Tracks

Auraient pu figurer dans le classement : Batman : Arkham Knight qui au delà des problèmes techniques de sa sortie, il sentait quand même déjà beaucoup l’overdose de la Batmobile dans les présentations, Mass Effect Andromeda parce que je me suis emballé sur la licence et le pitch malgré des absences de plus en plus suspectes à l’E3, Fallout 3 parce que j’étais un grand fan des Elder’s Scrolls et de Fallout et que le « Oblivion with guns » se sentait. Au moins , Fallout 4 s’assume lui…